Renault Megane E-tech Electric

Renault Megane E-tech Electric : le futur best-seller du 100 % électrique 

Seul constructeur français présent au salon de Munich 2021, Renault a saisi l’occasion de lever les voiles sur la Megane E-Tech. Cette berline compacte aux allures de SUV ouvre une nouvelle ère pour la marque au losange. Elle matérialise le début d’une stratégie basée sur la qualité. Le fleuron de l’automobile tricolore produira désormais moins de modèles, mais avec beaucoup plus de « valeur », pour reprendre le terme de son actuel patron.

La Renault E concrétise la nouvelle stratégie de la marque

Sous la houlette de Lucas de Meo, la Régie entame une nouvelle feuille de route. Le président du groupe initie une réforme qui porte essentiellement sur l’excellence. La Renault Mégane électrique entre dans cette politique avec ses lignes épurées et son intérieur raffiné à faire pâlir la Mercedes classe A. Le modèle 100 % électrique ne devrait pas pour autant pousser les versions thermiques de la berline compacte vers la sortie. Au contraire, le constructeur continuera de les vendre à l’arrivée de l’E-Tech Electric en mars 2022.

Née sur la plateforme CMF-EV de l’Allinance Renault-Nissan, la Mégane E-tech Electric est l’un des 12 modèles que la marque tricolore a exposés au mondial de l’auto munichoise. Elle a même volé la vedette à la nouvelle R5 prototype. Le stand à taille humaine n’a pas empêché le constructeur à présenter trois coloris de son véhicule 100 % électrique. En blanche, rouge ou bleu, la E-Tech était bien dans l’esprit « Renaulution », la révolution que le PDG du groupe veut lancer. Il entend porter un nouvel élan à la mobilité dans la décennie.

Ce qui s’annonce comme un futur succès commercial n’est pas une exception. Renault a bien vendu quelque 300 000 véhicules rechargeables depuis 2010. Cette Megane E va simplement consolider son statut de leader dans le secteur des voitures électriques dans l’Hexagone et en Europe. D’ailleurs, l’industriel a énormément investi pour bâtir ses nouvelles usines dédiées au segment des modèles écologiques. Quelque 400 000 unités par an, tous modèles confondus devront sortir des chaînes de montage de Douai, Maubeuge et de Ruitz à l’horizon 2025. L’ensemble de son catalogue sera à 90 % rechargeable en 2030.

À mi-chemin entre un SUV et une berline compacte

Prochainement produite dans une usine à Douai dans les Haut-de-France, la Renault Megane E-Tech rompt avec les précédents modèles qui partagent le même nom. La marque casse les codes pour sortir une voiture assez difficile à classer. Le Crossover ne sera pas tout à fait une citadine compacte avec ses 4, 21 m de long, mais il reste suffisamment beau pour ne pas être rangé parmi les SUV. Certains lui trouvent même le charme d’un coupé. Bref, Renault a enfin la réponse à PSA pour son Citroën C4 Hybrid 2021.

Le format un tantinet trapu de cette Mégane électrique fait d’elle la candidate idéale pour une parfaite « daily ». Paradoxalement, son garde au sol retravaillé et ses roues de 20 pouces lui donnent une allure de 4×4. Puis, son pavillon fuyant présage une certaine accélération. Les voies élargies ainsi que les poignées de porte typiques du coupé ne laissent aucunement imaginer qu’une version antérieure de ce modèle a été au service de la gendarmerie nationale.

Pour ceux qui connaissent la Mégane Hybride rechargeable, sa petite sœur est moins longue de 40 cm. Par contre, elle est plus haute avec ses 1,50 m. Celle qui rivalisera avec la Volkswagen ID.3 tire ses principaux traits du prototype i-Vision que la marque au losange avait présentée fin 2020. Véritable mélange des genres, elle avait repris les protections de bas de caisse des SUV pour avoir l’air plus grande. Les galbes arrière particulièrement généreux lui confèrent également une certaine… prestance.

Lignes fluides et identité lumineuse inédite

Celle qui porte à 23 le nombre de modèles dans la gamme Mégane dispose de sa propre signature lumineuse. Renault a choisi des LED à effet 3D au design inédit. Ses clignotants dynamiques et ses feux adaptatifs confèrent à l’E-Tech Electric son identité visuelle. Puis, les lignes fluides avec des poignées de porte dissimulées lui donnent un aspect moderne. La lunette arrière réduite au minimum est à des années-lumière du break de 2003.

À l’avant, les optiques en bandeau subliment le logo qui a été retravaillé. Les découpes au niveau des projecteurs sont pour le moins osées. Cette audace stylistique est également reprise à la poupe avec des angles incisifs, mais toujours fluides. Aux premiers abords, ce E-tech est plus proche d’un Range Rover Evoque qu’une Megane RS Sport de 2009.

Renault entend produire la future Mégane 100 % électrique en six teintes de carrosserie. Le modèle blanc glacier est l’un des plus présentés par les médias, mais le catalogue comprend également deux nuances de gris (rafale et schiste), un bleu nocturne, un rouge flamme ainsi qu’un noir étoile. Toutes ces déclinaisons sont disponibles à la commande dès janvier 2022. Il est même possible d’opter pour un bi-colore. Le toit, les montants de coque, ainsi que les rétroviseurs seront alors différents du reste.

Un intérieur soigné et plus grand pour ce tout électrique

La marque française concentre ses efforts sur l’intérieur de ses nouveaux modèles. Pour la Megane E-Tech, l’habitacle soigné accueille un pack équipements et multimédias baptisé « OpenR ». L’écran 12,3 pouces est au cœur de cette instrumentation. L’interface combine Android et Carplay. Map et tous les outils de navigation édités par Google sont au rendez-vous. La console centrale comprend un rangement pour téléphone portable.

Pour l’intérieur de ce véhicule, les proportions ont été réétudiées. Comme avec la Nissan Ariya l’empattement est repoussé au maximum. Les roues avant et arrière plus distantes donnent plus de volume pour l’habitacle. La banquette offre suffisamment d’espace pour deux adultes, même avec de longues jambes. L’absence du tunnel de transmission joue aussi à l’avantage de cette Megane 2022. Ce constat tient pour le levier de vitesse. Cette commande est placée sous le volant comme pour la Tesla Model 3.

Côté coffre, la voiture propose 440 litres, soit une trentaine de plus que la plupart des crossovers de même gabarit. Le double plancher est pratique pour ranger le câble de recharge. Le seul souci serait la garde au toit un peu juste. Puis, l’intérieur de cette auto semble être légèrement lugubre, même avec les LED d’ambiance qui varient en fonction de la luminosité extérieure. Heureusement, la ventilation, la température et le flux d’air peuvent être contrôlés du bout des doigts. L’ergonomie est plus ou moins aboutie.

300 à 500 km d’autonomie annoncée

La Mégane E-Tech peut se charger sur des bornes rapides ou classiques jusqu’à 130 kW en courant continu. L’autonomie devrait atteindre les 300 km ou 500 km selon le choix des batteries. Le prix change significativement entre 40 kWh et 60 kWh. La distance parcourue reste généralement à 70 % de celle annoncée pour la plupart des voitures électriques.

Sous le capot, ce crossover est pourvu d’un motopropulseur cher à l’Alliance Renault/Nissan. Cette technologie rotor bobiné a l’avantage d’être légère et puissante en même temps. Le groupe propose deux motorisations 96 kW et 160 kW. Elles développent respectivement 130 ch et 218 ch. Les couples maximaux de 250 Nm et 300 Nm sont immédiatement disponibles après le premier coup d’accélérateur.

Le moteur EV60 de 160 kW peut faire le 0 à 100 km/h en 7,4 secondes. Ce qui laisse encore à désirer pour les amateurs de performance pure. Toutefois, une seconde motorisation sur le train arrière est possible pour gagner en vélocité. Il reste aussi à savoir si les batteries ultrafines développées par la marque coréenne LG donnent assez de « jus » pour un départ en trombe. Quoi qu’il en soit, Renault déclare avoir mis au point une technologie bien distincte de celle de son emblématique Zoe.

Quel verdict pour la Mégane E-Tech Electric 2022 ?

Les positifs :

  • Renault signe un beau modèle à travers la Megane E. Son look dynamique est représentatif de l’impulsion que Lucas de Meo veut donner à la marque.
  • L’habitabilité à bord est fort appréciable, même si la voiture reste compacte.
  • L’autonomie fait partie de la moyenne haute et c’est un avantage.
  • Le châssis reflète le savoir-faire du constructeur. Le train arrière très réactif et docile en même temps allie plaisir de conduire et sécurité.
  • Le bonus écologique de 5 000 € constitue un vrai atout.

Les négatifs :

  • Renault reste discrète sur le prix, mais il faut au moins débourser 40 000 € pour cette voiture électrique.
  • L’ergonomie est encore à revoir, avec la commande de vitesse sous le volant et l’assise des sièges arrière trop plate pour une personne de grande taille.
  • La trentaine d’aides à la conduite assure la sécurité, mais enlève tout le plaisir de faire des kilomètres.
  • La feutrine sur le panneau de porte ne compense pas la qualité des matériaux de récupération utilisés pour la planche de bord.
  • Le moteur électrique sous le capot est accessible, mais ce crossover serait encore mieux en propulsion.